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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/62

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Histoire

remerciant de sa bonté, elle l’a suppliée de lui épargner le reste. Je vois, lui a-t-elle dit, qu’une la Porretta, que votre Fille, Madame, est refusée. C’est assez ; comptez, Madame, que votre Clémentine n’a pas l’ame si basse, qu’elle ait besoin des consolations d’une Mere pour soutenir cette indignité. Je ne la ressens que pour mon Pere, pour vous, Madame, & pour mes Freres. Que le Ciel bénisse l’Étranger, quelque Pays qu’il habite ! Il y auroit peu de noblesse à s’emporter contre lui. N’est-il pas Maître de ses résolutions ? Mais il me rend maîtresse aussi des miennes. Ne craignez pas, Madame, que je manque de fermeté dans cette occasion. Vous, Madame, mon Pere, mes Freres, vous n’aurez rien à me reprocher.

Sa Mere l’a serrée contre son sein, avec des larmes de joie. Elle a fait appeller M. le Marquis, pour lui raconter ce qu’elle venoit d’entendre de sa fille. Elle ne l’a pas embrassée moins tendrement, & tout le monde s’est réjoui d’une si forte apparence de guérison. Mais le Pere Marescotti, son Directeur, est arrivé mal-à-propos dans ces circonstances. On l’a instruit de ce qui s’étoit passé. Il a demandé instamment à la voir. Il a prétendu qu’il falloit profiter de cette crise, pour lui faire accepter le Comte de Belvedere. On m’a chargée de la prévenir sur cette visite. Ô Camille ! s’est-elle écriée ; laissez-moi retourner à Florence, auprès de ma chere Madame Bemont ! Par-