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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/61

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du Chev. Grandisson.

grande Mante, vint demander à me voir. Elle se fit connoître, aussi-tôt qu’elle fut seule avec moi. Ô Monsieur ! me dit-elle, dans quelle consternation j’ai laissé toute la Famille ! Personne ne sait que je suis ici ; mais je n’ai pu me défendre d’y venir. Je ne m’arrêterai qu’un instant pour vous apprendre combien nous sommes à plaindre. Votre générosité vous inspirera ce que vous devez aux circonstances. Après votre départ, Monsieur l’Évêque a fait à Madame le récit de votre conférence. Ah ! Monsieur, vous avez un ardent Ami dans le Seigneur Jeronimo. Il s’est efforcé de tout adoucir. Madame s’est hâtée d’informer M. le Marquis : Jamais je ne l’avois vu dans une si grande colere. Il est inutile de vous répéter ce qui lui est échappé…

Contre moi, Camille !

Oui, Monsieur : il croit sa Famille perdue d’honneur.

Le Marquis Della Porretta, chere Camille, est le plus digne de tous les hommes. Je l’honore jusqu’au point… mais de grace, continuez.

La Marquise n’a pas manqué d’informer aussi ma jeune Maîtresse. Elle l’a fait, dans les termes les plus tendres. J’étois présente. Peut-être appréhendoit-elle d’avoir besoin de mes services : elle m’avoit donné ordre de demeurer. Avant qu’elle ait eu le tems d’achever son récit, ma jeune Maîtresse s’est jetée à genoux devant elle ; & la