ble, Monsieur, que je ne mérite point ce compliment. Mon triomphe, Monsieur ! Il n’y a point, dans votre Famille, un cœur plus affligé que le mien.
Quoi, Chevalier ? La Religion, la conscience ont tant de force ?
Qu’il me soit permis de vous faire la même question, Monsieur, de la faire à M. l’Évêque de Nocera & à toute votre Famille. Votre réponse sera la mienne.
Il me pria vivement de m’expliquer.
Si vous trouvez, repris-je, une différence assez essentielle entre les deux Religions, pour exiger que j’abandonne la mienne, pourquoi serois-je capable de l’abandonner, moi qui crois lui devoir autant d’attachement que vous en avez pour la vôtre ? Mettez-vous à ma place, Monsieur.
Je m’y mets, & je crois que dans votre situation, j’aurois moins de scrupule. L’Évêque de Nocera vous répondroit peut-être autrement.
M. l’Évêque de Nocera ne sauroit être plus attaché à ses principes que je le suis aux miens. Mais je me flatte, Monsieur, que votre réponse même sur ce grand article, peut me donner quelque droit à votre amitié. On me propose de renoncer à ma Religion : je ne fais à votre Famille aucune proposition de cette nature. Au contraire, je consens que votre Sœur soit fidelle à la sienne, & je suis prêt à régler une bonne pension pour un Aumônier sage, dont le