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Page:Robert - Les Ondins, tome I.djvu/98

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agita, & un jeune homme, tel qu’on nous dépeint l’Amour se présente à mes yeux. Timide à son aspect, je frissonne de crainte ; mais s’approchant de moi avec un regard majestueux & tendre, il me prend la main, me serre dans ses bras. Hélas, qu’il étoit séduisant ! Je ne puis, ma Céliane, te peindre le trouble qu’il fit naître dans mon ame. Son premier coup d’œil y a gravé pour jamais la passion la plus vive ; je ne connois de crime que celui d’avoir pu lui déplaire, & tous mes malheurs ne viennent que de celui de l’avoir perdu : c’est en vain que je le cherche tous les jours au fond des eaux. Mais que dis-je ? ma Céliane ! ma passion m’é-