Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/105

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Pour que les choses puissent être ainsi, demandez instamment un réveil. Prophétisez à l’Esprit (Ézéch. XXXVII, 9) pour qu’il souffle. Ne donnez point de repos à l’Éternel, jusqu’à ce qu’il soit venu vous rendre la vie, afin que vous invoquiez son nom. Renoncez à la curiosité, aux vaines conversations, aux paroles entassées sans nécessité ; à ces affaires multipliées, fruit de l’inquiétude, de la défiance, ou de l’amour de l’argent. Gouvernez votre maison avec ordre. Rachetez le temps, et alors vous en trouverez assez pour ranimer votre vie par la lecture de la Parole, et par la prière. Souvenez-vous que du temps des Corinthiens, même les communications les plus étroites s’interrompaient par moments, pour vaquer au jeûne et à l’oraison (1 Cor. VII, 5). Si on veut un réveil, il faut savoir lutter comme Jacob, et dire avec lui : Je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies béni. Il ne faut pas se contenter de quelques bons désirs, de quelque commencement d’œuvre, qui sont plutôt les attraits de la Grâce, que la Grâce elle-même. Il ne faut être content, que lorsqu’on peut dire avec le patriarche : j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été délivrée.

Gardez-vous de la manie des charges et des délibérations. Une charge dans l’Église de Dieu, ne doit pas être un sujet d’orgueil, mais d’humiliation. On ne l’exerce au nom de Dieu, qu’autant qu’on a reçu la grâce avant d’avoir reçu la charge. Quiconque a la charge sans la grâce, est un larron et un voleur. Quiconque ne tremble pas devant la charge qu’il a acceptée ; quiconque se fait un sujet d’orgueil de son titre ; quiconque exerce une charge comme ayant do-