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Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/117

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Lisez, dit-il, l’épître du bienheureux Paul : il vous donnait, par l’inspiration divine, quelques conseils sur lui-même, sur Céphas et sur Apollos. — Il y avait alors des affections partielles parmi vous ; mais au moins penchiez-vous pour des Apôtres et pour un homme estimé parmi eux. Maintenant, ce sont des choses honteuses, oui, bien-aimés, honteuses et indignes, que celles qui se disent de vous, savoir, que l’antique Église des Corinthiens est en dispute avec ses Anciens, à cause d’une ou deux personnes, et ce bruit est parvenu non-seulement à nous, chrétiens, mais jusqu’aux incrédules ; en sorte que le saint nom du Seigneur est blasphémé à cause de vous.

Notre second fragment est tiré d’une lettre écrite par Ignace, Évêque d’Antioche, à son ami Polycarpe, Évêque de Smyrne et disciple de l’Apôtre Jean. Elle fut écrite par Ignace, pendant le voyage qu’il fit pour se rendre à Rome, où il souffrit le martyre. « Elle contient, » comme le dit Milner, « un tableau fidèle de l’intégrité, de la sagesse et de la charité d’un véritable Pasteur des âmes, et mérite d’être étudiée dans son entier par tous les y ministres de l’Évangile. »

Voici cet admirable morceau :

Plus un Pasteur est saint, plus il sent le besoin qu’il a de la sagesse et de la force divine. Les difficultés et les inquiétudes d’un pauvre pécheur, qui est appelé à lutter contre les puissances réunies du monde et de Satan, contre les penchans corrompus de sa propre nature, l’opposition déclarée des profanes, et les erreurs dans lesquelles tombent encore les enfans de Dieu ; ne peuvent être comprises par un clergé séculier qui ne songe qu’à ses aises et à ses avantages, ou du moins ne s’occupe qu’à cultiver les lettres et à observer les convenances extérieures de son état : elles ne seront pas mieux comprises par des docteurs ambitieux et turbulens, qui sont tellement absorbés par les affaires politiques, qu’ils oublient que le royaume de Christ n’est pas de ce monde.

Je t’exhorte, dit Ignace, par la grâce dont tu es revêtu, à t’appliquer à pour suivre la course qui t’est proposée, et à avertir tous les membres de ton Église, afin que tous soient sauvés. Remplis avec diligence les devoirs temporels et spirituels de la vocation. Recherche ce bien le plus précieux de tous, l’unité. Supporte tous les hommes, comme aussi le Seigneur te supporte toi-même. Trouve du temps pour prier sans-cesse. Demande une plus grande intelligence des