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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/109

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HUGHES.

Oui, mon amour !…

GENEVIÈVE.

Notre amour !… Parlons de nous… Te rappelles-tu mes cheveux ? Tu les aimais tant ! Tu les dénouais, tu les maniais, tu les déroulais en méandres. Tu y plongeais la tête comme dans une eau tiède pleine de soleil.

HUGHES.

Je me rappelle…

GENEVIÈVE.

En partant, je te les ai laissés, mes cheveux ! Je n’en ai plus qu’un peu, qui me serre les tempes, comme une couronne pauvre… Ce trésor d’or, tu l’as pris. Ah ! comme ç’a été bon pour toi, quand je commençai d’être absente, de garder ce quelque chose qui avait été bien à moi.

HUGHES.

Je me rappelle…