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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/136

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BARBE.

Alors, puisque je l’ai reçue une première fois ?

SŒUR ROSALIE.

Vous ignoriez. Mais maintenant vous êtes renseignée. Votre devoir de conscience est net. Il faudra partir à la minute…

BARBE.

Je ne vais donc plus vivre que dans l’attente…

SŒUR ROSALIE.

Est-ce que nous ne vivons pas tous dans l’attente — l’attente de la mort ? Et c’est un bien autre départ !

BARBE.

C’est égal ; que deviendrai-je, si je dois partir d’ici ?… Mon maître, je l’aimais !… Je l’aime quand même !… Et puis je vivais à ma guise. C’est moi qui gouvernais la demeure… Comment m’habituer ailleurs ?