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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/138

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l’encens, quand on m’a communiée !… La journée avait commencé trop belle !

SŒUR ROSALIE.

Cela arrive souvent : des matins de soleil — et puis la pluie !

BARBE.

Et tout à l’heure encore, si contente, ici, à ranger mes petits autels, les bouquets, les bougies, les nappes pour la procession du Saint-Sang… Je n’ai plus le cœur d’achever… Et j’avais tout préparé avec un tel soin !… (Elle va prendre une grande corbeille d’osier, dans un coin du salon.) Voyez, sœur Rosalie ! J’ai passé plus d’une heure à effeuiller ces fleurs, à couper des roseaux en petits morceaux comme des rubans pour les répandre dans la rue, quand le cortège arrivera… J’étais toute fière. Je me disais : « Il y aura plus de fleurs sur le pavé devant chez nous, il y aura un plus beau tapis de fleurs devant la maison, que devant les maisons