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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/14

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BARBE, ramassant les morceaux de la vitre qui protégeait le portrait au pastel et qui s’est brisée.

Mais non, ma sœur, c’est uniquement de ma faute.

SŒUR ROSALIE.

C’est de la mienne aussi. Je vous ai distraite.

BARBE.

Je fus maladroite… Et puis je ne croyais pas cette vitre aussi fragile.

SŒUR ROSALIE.

Un accident peut toujours arriver…

BARBE.

Non ; c’est une punition. J’ai désobéi. Monsieur m’avait fait défense de jamais entrer ici sans lui… Vous pensez ! C’est toute sa vie, dans ce salon ! Il m’a dit un jour lui-même : « C’est ma chapelle de souvenirs… »

SŒUR ROSALIE.

Toujours sa chère morte ? En voilà un veuf