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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/17

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BARBE.

Ici tout est relique… Rien n’a été changé. Ce sont les mêmes meubles… Des objets qu’elle aimait… Les fauteuils où elle s’est assise… Voilà un coussin qu’elle a fait elle-même… Ses doigts sont partout… Et on me défend de déranger les plis des rideaux, qu’elle-même peut-être a formés.

SŒUR ROSALIE.

C’est très touchant.

BARBE.

Aussi les autres domestiques ne peuvent jamais ranger ici. C’est moi seule. Et encore ! monsieur entend être présent, me surveiller, suivre mes gestes. Il a si peur que quelque chose soit endommagé ou même déplacé…

SŒUR ROSALIE.

Que va-t-il dire de ce qui est arrivé au grand portrait ?