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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/171

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JANE.

Non ! je parle, si je veux. Je fais ce que je veux. J’ai des amants, si je veux. Il y a même quelqu’un qui me plaît beaucoup en ce moment.

HUGHES, éclatant.

Ah ! oui, tes amants ! Parles-en ! C’est du propre, ta vie ! J’en ai encore appris une bien belle, aujourd’hui… Borluut, le peintre, mon ami Joris, tu l’as été voir… Il me l’a dit. Car c’est un ami loyal, lui… Tu en as envie, paraît-il. Et puis, tu désirais un allié — pour ne pas qu’il m’influence et qu’il m’arrache à toi. Car tu veux me garder au bout du compte !

JANE.

Ah ! il t’a dit… Est-ce qu’il t’a dit tout ?… Car je lui ai accordé… tout.

HUGHES.

Tu mens. C’est une infamie… Ah ! tu ne les comptes plus !… Tu voudrais maintenant me brouiller avec lui — le seul ami que j’aie ici. Tu