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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/19

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de la morte qui sont ici, c’est celui auquel monsieur tient le plus. Chaque fois qu’il le regarde, des larmes lui viennent aux yeux. C’est un portrait du moment de leur mariage, paraît-il. Voyez comme elle sourit bien. Elle a l’air si heureuse ! Mais maintenant, avec cette vitre fendue, il semble qu’elle ait mal d’un côté du visage. On dirait une blessure, et qu’elle s’efforce de sourire… Mon Dieu, que c’est triste ! que c’est ennuyeux !… Qu’est-ce que je vais faire ?

SŒUR ROSALIE.

Il faut avouer, tout franchement, avertir votre maître à son retour… Est-ce qu’il gronde ou se fâche ?…

BARBE.

Il a parfois des mouvements d’humeur, assez vifs… Il est nerveux… Mais il est si malheureux ! Je lui pardonne. Il est très bon, au fond… Voilà cinq années que je le sers, depuis son arrivée à Bruges, à la mort de sa femme… Je patienterai