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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/27

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Certains jours, il a l’air plus triste que même dans les commencements. Et certains jours, il a l’air presque joyeux… Puis, il faut souvent l’attendre, comme aujourd’hui. Naguère il rentrait juste à l’heure qu’il avait dite, comme quand on se promène sans but, au hasard. Maintenant, il est en retard, comme quand on a été retenu par quelqu’un…

JORIS.

Mais il ne connaît que moi dans toute cette ville, où il a volontairement vécu seul ! Et il y est venu pour cela, après son veuvage.

BARBE.

C’est bien ce que je me dis. Alors, c’est que sa douleur le domine. Elle est plus forte que lui… C’est elle qui le mène. Je ne sais rien, moi, je ne comprends rien… Mais je vois bien que mon maître souffre davantage. Et là-dessus, voyez-vous, une femme ne se trompe jamais… Mais… c’est son bruit… Le voilà qui rentre… De grâce, mon-