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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/36

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funèbre enivrement que je goûte et veux goûter davantage !

JORIS.

Vous devez la revoir ?

HUGHES.

Ce soir même, tantôt… C’est pourquoi vous m’avez vu ainsi bouleversé. Depuis que ce hasard est entré dans ma vie, je vais comme dans un songe. Les yeux me brûlent, à cause de son image. Mon cœur chavire à tout instant. Ah ! ces minutes ! ces minutes, auprès d’elle ! Quand je la rejoins, j’ai plus la sensation d’aller retrouver ma morte parmi les morts que de la retrouver, vivante, parmi les vivants…

JORIS.

Alors, vous vous donnez des rendez-vous ?…

HUGHES.

Oui, je dîne avec elle, ce soir… Tenez, rien qu’à cette idée, je frissonne… quelque chose, en