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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/68

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tant ! Je ne connais presque personne. Et, quand je sors, on dirait une ville vide, où tout le monde dort ou est mort… On ne voit que des vieilles femmes du peuple, au long des rues…

HUGHES.

C’est vrai… il n’y a nulle part tant de vieilles femmes que dans les vieilles villes…

JANE.

Moi, je suis jeune… Ah ! si ce n’était pas pour toi ! Et puis, heureusement mes anciennes camarades de théâtre viennent parfois me voir… tu sais celles de ma troupe qui jouent ici, chaque semaine. La première fois, elles furent stupéfaites de me voir installée ainsi… Et jalouses ! Elles en étaient pâles ! Je leur ai dit que tu étais riche, riche… C’est un si grand plaisir de faire enrager ses amis !

HUGHES.

Tu me fais peur. Serais-tu féroce ?