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Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/90

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pour mordre, ni cornes pour frapper, ni pieds agiles pour fuir ; que deviendrai-je au milieu des autres animaux si la force n’est pas avec moi ?

Et je répondis à l’agneau : Préfères-tu donc à ta faiblesse la cruauté du tigre et le venin du serpent ?

— Non, Seigneur, me répondit l’agneau, je préfère ma faiblesse et mon innocence, et je te remercie d’avoir fait de moi le persécuté plutôt que le persécuteur.

Ainsi de toi, ô mon peuple Israël ; tu seras un agneau parmi les nations : qu’elles te déchirent, qu’elles t’immolent, ton triomphe sera dans ta douceur, dans ta résignation et dans ton innocence (Midrasch Rabba).

Hippolyte Rodrigues (Justice de Dieu,
pages 79 et 80, traduction libre).
D’après Midrasch Rabba, fin du 5e chapitre, Talmud.




III


AKIBA


SOURCE TALMUDIQUE.


La science ne se conserve que chez les esprits humbles.

La fille de César (l’empereur) dit à Rabbi Josué, fils d’Hanania :

Quelle science radieuse dans un si vilain corps !

Josué dit à la fille de César :

— Pourquoi ton père met-il ses vins dans des vases d’argile ?

— Et où veux-tu qu’il les mette ?

— Dans des vases d’or et d’argent, conformément à sa noblesse.

La princesse le redit à son père, qui fit mettre ses vins dans des vases d’or et d’argent.

Le vin tourna en vinaigre.

César fit appeler Rabbi Josué.

— Pourquoi as-tu parlé à ma fille de ces vases d’or et d’argent ?

— Je lui ai parlé comme elle m’avait parlé à moi-même, et j’ai voulu lui apprendre la similitude qui existe entre la conservation de la science et la conservation du vin.