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BEETHOVEN

ce que je veux, l’idée qui est au fond ne m’abandonne jamais…[1] »

Mais parfois, il advient que le jet de l’idée le surprenne plus tôt et dans un tout autre sens qu’il ne l’attendait. Ces irruptions se produisent particulièrement, pendant cette période 1S02-1803, où sa nature et son style muent brusquement, par l’effet des secousses intérieures qui dégagent l’homme nouveau. Nous en avons un exemple étonnant dans le troisième morceau de l’Héroïque, qu’il commence en Menuet (« M. am Ende Coda, fremde St. » (Stretta ?) — qu’il mène ainsi jusqu’au trio (un trio à l’ancienne mode), et au delà… Puis, soudain, revenant au Menuet, il note :

Ici, sa plume a bondi. Il écrit : « Presto »… Au panier, le Menuet et ses grâces mesurées ! Le génial bouillonnement du Scherzo est trouvé !


Le dernier morceau de la Symphonie lui a coûté moins de temps que les autres : car il savait déjà le thème à employer ; et la plupart des esquisses ne s’occupent que de son traitement contrapontique. Mais il ne faut pas oubier que le travail sur le thème avait été fait, avant le début de la Symphonie. En effet, cc motif :

1. « Dann aher beginnt in meinem Kopfe die Verarbeitung in die Breite, in die Enge, Höhe und Tiefe… Und da ich mir bewusst bin, was ich will, so verlässt mich die zugrundeliegende Idee niemals… » (1822).

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