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BEETHOVEN

Douceur lasse, soupirs résignés, qui s’éteignent, recommencent, se font plus douloureux… Mais aussitôt, le motif est repris par la nature, à son tour, devient un appel plus vif, dégagé de toute émotion ; les pépiements se répondent et se multiplient : on dirait un essaim d’oiseaux dans un bosquet, — le tout, très animé, partant du pianissimo et s’éteignant très vite en un decrescendo :

Alors, c’est comme si l’âme avait encore un soupir très doux, qui l’allcge de tous ses soucis. Et, libérée, elle entre dans le rêve du bonheur… Jamais on ne croirait que cette merveille a pu être enchâssée après coups dans la sonate, tant elle lui est devenue essentielle… Le plus beau est le passage de l’adagio au rondo — de la mélancolie au plan supérieur du songe, dans la sereine lumière i