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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

Oiseau, vole !... La cage est ouverte. Le chant de Foi* seau-joie remplit Fair et les champs. Du motif le plus commun, que Fart a stylisé, — d’une grosse gaieté bourgeoise, dont il a suffi de déplacer quelques accents, pour faire un sourire de lumière, — de la forme désuète du rondo, — îe génie fait mûrir une moisson de poésie. La joie contemplative s’anime peu h peu. Les contrastes de tonalités, qui lui donneront plus tard son éclat chatoyant, ne s’annon» cent d’abord que très délicatement. Elle court, elle croît, D ;s trilles irrésistibles stimulent son élan. Elle devient tourbillon, Kermesse, qui frappe le sol d’un pied bruyant. La contemplation, îe motif de Nature, idéalisé, l’interrompt. un moment. La course recommence, la ronde, plus violente encore et plus colorée. Mais le cœur — mais le chœur — n’en reprend qu’avec pluç de force son hymne de, joie sereine, en une succession de beaux accords, dont les modulations étaient amorcées déjà dans les premières esquisses 1 :

Vient cette page admirable, — un des joyaux de la musique intérieure, -— où l’âme soupire de bonheur, dans 4. Cf. Nottebohm : ibid. 64,