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BEETHOVEN

Nous le verrons mieux maintenant, en levant avec lui les vannes des écluses du sauvage finale, —les treize furieux accords de septième diminuée, qui martellent les cinq premières mesures, par une transition inusitée, ex abrupto, du second au troisième morceau :

La porte s’ouvre. Le flot se précipite, il roule en cataracte, tournant plusieurs fois sur lui-même, avant de s’écrouler en écume, à la vingtième mesure, sur la tonique fa mineur et le motif principal : •—- un mouvement plus qu’une phrase, un entrechoc de rythmes, un rejaillissement de vagues, le héros sans visage et sans âme de tout le morceau : — la Tempête !

Je répète que je répugne à voir dans cette musique une Tonmalerei (une peinture sonore). Mais il me faut bien reconnaître qu’ici plus qu’ailleurs, l’élément non-humain, de Venise, et Conte d’Hiver. Schindler sauva aussi, de la dispersion de la bibliothèque après la mort de Beethoven, un exemplaire de la Tempête dans la traduction de Schlrgel, mais d’une édition de 1825,

— qui ne peut donc nous renseigner su* l’époque où Beethoven composait Y Appassionata,