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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

îa force toute brute, élémentaire, tient la place principale, presque la totalité du finale. Admettons que Beethoven s’assimile à elle, qu’il l’intègre en süs moi, comme il le fait d’ailleurs dans presque toutes ses grandes œuvres ! Mais il y a cette différence que, dans presque toutes ses grandes œuvres, à l’exception de celle-ci, 1° Il imprime à cette Force un accent personnel, il l’anthropomorphisc, il établit un dialogue entre elle et l’homme qui combat ;

2° La seconde personne du dialogue, le combattant qui souffre et se résigne, — l’homme — a un rôle beaucoup plus important et finit, même souvent par accaparer l’at» tention.

Ici, dans le finale de PAppassionata, c’est le contraire L’élément proprement humain, individuel, ne s’exprime guère, dans la première partie que par quelques cris d’appel : « A l’aide ! »

que recouvre le flot, — et, seulement dans la seconde partie, par un second motif, très beau, très pathétique, mais musicalement épisodique — gémissement éperdu, haletant, qui est recouvert aussi, noyé, au sens propre i 14