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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

tard A On retrouve ia suite dans un autre Skizzenbucn de 1804 1 2. Dans l’intervalle, Beethoven a esquissé le premier morceau du Concerto de piano en sol majeur et le premier et le troisième morceaux de la Symphonie en ut mineur. C’est dire à que) point de maturité de son génie sont apparus le premier chœur des Prisonniers et Pair de Florcstan. — Ce n’est pas tout : immédiatement après les scènes de la prison, surgissent les esquisses de Y Appassionata. Les suit le duo enivré de Leonore et Florestan. Et, pour finir, le grand air de Leonore, au premier acte 3, et l’Ouverture n° 1. Au cœur d’une forêt de chefs-d’œuvre a grandi la première Leonore. Et dans quelle atmosphère de rêve brûlant et de volonté tendue ! Tout l’être est sous pression. Le labeur forcené de Y Héroïque n’est rien, auprès. Avouons-le ! C’était une gageure téméraire, au lendemain du défi jeté au public par Y Héroïque. Car, de tous lea 1. Treitschke et les biographes qui l’ont suivi se sont trompés, en disant que Beethoven reçut le livret de Leonore, dans l’hiver 1804- 1805. Beethoven avait écrit déjà une partie de l’œuvre avant la première représentation de la Leonore de Paer (24 octobre 1804). — La première date sûre est celle d’une lettre de Charlotte à Thérèse de Brunsvik, 20 novembre 1804, lui disant que Beethoven a joué à Joséphine de Brunsvik « plusieurs magnifiques morceaux de l’opéra qu’il compose ». — Et, le 24 novembre, le frère de Beethoven, Karl, écrit à Breitkopf : « Mon frère est maintenant extrêmement (so sehr) occupé avec son opéra. »

2. Nottebohm : Zweite Beethooeniana, 1887 (p. 409-460). 3. Du moins, sous la forme qui nous a été conservée : car il semble bien que Beethoven l’avait écrit déjà sur un texte différent. — Nous manquent les esquisses des numéros 6 à 11 de la partition, qui devaient être notées dans un autre Cahier,

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