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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

est belle, elle est ample, elle est calme. Mais comme elle parait pâle, auprès du chant de Leonore ! C’est qu ici l’espérance se lève du fond de la souffrance, du cœur ensanglanté.

Je recommande à tous les Beethoveniens de se procurer la première version de Leonore A La partition que l’on connaît généralement s’est enrichie de beautés nouvelles, dout la plus haute est le second chœur des Prisonniers, à la fin du premier acte : « Leb wohl, du warmes Sonnenlicht ! » et rensemblc est mieux équilibré. Mais elle a perdu certaines pages uniques, dont la disparition nous laisse inconsolables. Elle nous livrait l’émotion de Beethoven, dans la pureté de son premier jet, dont aucune retouche de Part le plus pariait ne peut compenser Pimmédiateté. C’était le cas pour Pair de Leonore. Le nouveau récitatif qui l’amène est peut-être plus dramatique ; et l’adagio du ressouvenir avec sa vision mystique sur les hautes notes tenues des violons : 11. Leonore, Oper in drei Akten, Klavierauszug. Breilkopf, 1905.

— Cette édition, précédée d’une préface de Ericli Prieger, Bonn, novembre 1905, a été publiée pour le jubilé de la première Leonore (20 novembre 1805),