Page:Rolland - Beethoven, 1.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
252
BEETHOVEN

252

B E E T II 0 V E N

Mais ce n est pas le point de départ qu il faut considérer, c’est le point d’arrivée ! — Ces conventions qu’il endosse, docilement, en peinant, cette redingote boutonnée, où son gros torse étouiïe, pendant les dix premiers morceaux, — comme il les fait craquer et les déchire, d’un coup !... A

eonojie a parlé. Et parle par sa bouche l’immortelle Espérance...

— « O Hoffnung !... Hoffnung !... »

Elle était, en ces temps, la bonne déesse de Beethoven. Il était jeune encore (trente-cinq ans) ; aucune de ses blessures n’était inguérissabl ; il était loin, encore, de la trist. Résignation, qui sera sa muse glacée, douze ans plus tard h Déçu dans ses espoirs, il ne se lasse point d’espérer. Au milieu même de ses esquisses de Leonore, il écrit cinq grandes esquisses du lied : « A VEspérance » 1 2. La mélodie du lied 1. En la morne année 1817, où le lied : Résignation, op. 137, sera son unique composition originale. — J’en reparlerai, en son heure. 2. ^4n die Hoffnung, op. 32, sur des paroles de Tiedge. En écrivant ces lignes, je ne me doutais pas combien les faits me donnaient raison. Ce lied « A VEspérance » était composé par Beethoven pour Joséphine de Brunsvik (comtesse Deym) qu’il aimait et dont il se croyait aimé, — dont il fut, peut-être, aimé. Et Joséphine était, en ces jours, la seule confidente de sa création musicale. Il venait lui jouer les premières scènes de Leonore. — (Voir à la fin du volume, la note III sur les soeurs Brunsvik.)