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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

Ici, a lieu la plus regrettable des suppressions, dans Fidclio. Beethoven avait eu bien soin de ne point passer ex abrupto de cette mêlée musicale au duo d’amour ; et il avait évité, dans ce paroxysme, l’emploi du langage parié. Il avait écrit un long et poignant récitatif-aceompagné, allegro ma non troppo. Pizarre est remonté précipitamment, au-devant du ministre. Rocco a couru répandre la nouvelle dans les prisons. Les deux époux restent seuls. Leonore* brisée par l’émotion, s’est évanouie ; et Florestan, enchaîné dans l’ombre, ne sait ce qu’elle est devenue ; à peine ose-t-il croire à la réalité de ce qui vient de se passer ; il s’agite dans ses fers, il invoque sa femme. Au bel appel de hautbois :

  • O Leonore ! Leonore ! » répond le tendre gémissement des

clarinettes et des bassons :