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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

ou les causes. Je me suis permis de le questionner sur ce point ; il m’a répondu, avec son grand et bienveillant savoir ; nous avons eu là-dessus toute une correspondance ; et ie crois utile de fixer les résultats auxquels elle me semble conduire :

En premier lieu, procédant toujours par élimination, le Dr Marage écarte des causes invoquées pour la surdité de Beethoven :

a) les otites moyennes catarrhales ou scléreuses, qui donnent un autre genre de surdité ;

b) le typhus, agissant sur les centres auditifs : car la surdité se serait développée complètement après la maladie ; c) les refroidissements et la grippe infectieuse : ils auraient produit des otites moyennes graves, dont les traces se seraient retrouvée à l’autopsie ;

d) la chute violente sur le dos, et la commotion cérébrale qui en est la conséquence : en ce cas la surdité n’eût pas été précédée de bourdonnements 1 ;

e) la syphilis, qui a été quelquefois alléguée : elle amène un genre et une évolution de surdité absolument différente.

Reste une labyrinlhite, qui a pu être provoquée pai deux causes principales : l’une qui est cérébrale, l’autre > qui est intestinale.

1. Une réserve à faire, cependant, sur ce point : la chute ayant eu lieu seulement vers 1802, ses effets n’ont rien à voir avec les bourdonnements, qui l’avaient précédée ; mais elle a pu accélérer bruta-I lement l’évolution de la surdité.