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BEETHOVEN

dus. — On ne se trouve pas en présence d’une otite scléreuse, car dans ces affections les sons graves disparaissent les pre» miers, les sojis aigus étant souvent entendus d une façon exagérée, au début de la maladie 1 ; et chez Beethoven c est le contraire qui s’est produit.

« Mais lorsque la surdité débute par les sons aigus, et surtout lorsqu elle est précédée de bourdonnements, de sifflements et de sensibilité exagérée pour la voix criée. il s’agit de lésions de l’oreille interne, en comprenant, sous ce nom, le labyrinthe et les centres cérébraux, d’où émergent les diverse ?, branches du nerf acoustique... C est (dès 1798j de la labyrinthite et non de l otite scléreuse. Plus tard, en 1801, sa surdité augmente et suit l’évolution normale de ce genre. Alors, U entend encore les mots ; mais il ne les comprend pas ; en effet, il n entend plus que les voyelles ; les bruits consonnes ont disparu, car ceux-ci durent trop peu de temps, souvent vingt fois moins que les sons voyelles. Enfin, en 1816, la surdité est complète, pour tous les sons... » Dans sa note à l’Académie, le Dr Marage s’était contenté de définir la surdité de Beethoven, sans en déterminer la 1. Je dois dire, que sur ce point, le Dr Marage se trouve en désaccord avec les diagnostics allemands, résumés par Frimmel (Beethovcn-Handbuch : article Taubheit), qui conclut à une Oiosclerose, alléguant que les récentes études de cette maladie montrent que les sons aigus sont les premiers à y disparaître. — Le Dr Georges Canuyt, directeur de la clinique des oreilles à la Faculté de médecine de Strasbourg, dans, son étude sur la Surdité de Beethoven, conclut aussi a une « otite scléreuse bilatérale à forme trophique et hyperémique, type juvénile. » — Je ne suis pas qualifié pour prendre position dans ce débat.