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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

pies rugissants, et — pourquoi pas ? — ces coups furieux du Destin qui heurte à la porte ?

Oui, tout cela est possible. Mais nul ne peut le prouver. ■— Et en tout cas, ce qui compte, ce n’est pas que ces bruits aient été perçus, mais comment ils l’ont été. Le miracle est qu’ils aient été transformés par l’esprit en œuvres d’art. Chacun de nous peut entendre, dans ses nuits d’insomnie et de fièvre, le grondement de son sang, qui bruit dans ses artères. Mais il n’est donné qu’à Beethoven de mettre en marche, sur ces rythmes, les peuples de ses Symphonies. Et c’est là le génie : — Du Chaos, il fait un monde. Je crois utile de donner ici le texte du procès-verbal d’autopsie. Pour la traduction, qui exige la parfaite connaissance des termes médicaux dans les deux langues, je me suis adressé à un maître oto-laryngologiste de la Faculté de Strasbourg, M. le Dr Emile Wennagel, qui a eu la bonté de s’en charger. Je lui en adresse tous mes remerciements. Procès-verbal d’autopsie de Beethoven

par le Dr Joh. Wagner,

assistant au Musée Pathologique de Vienne 1 « ... Der Ohrknorpel zeigte sich gross und regclmâssig gvformt, die kahnformige Yertiefung, besonders aber die 1. Obductionsbericht über den Leichnam des P. T. Herrn Ludwig van Beethoven welcher in Gegenwart des Herrn med. Doclors und Proj (essors Wawruch in seiner Wohnung pathoiogisch untersucht und hier über nachstehender Befund erhoben wurde.