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BEETHOVEN

roturiers, ne faisait pas grief de sa roture au grand arni, qui la vengeait de son isolement •—• et qui en profitait. Mais ils étaient trop honnêtes, tous les deux, pour envisager l’idée de rapports amoureux, tant que le mari vivrait. Et s’ils eommencent d’être pris, ils ne se l’avouent point. -m ag aïs voici qu’à la fin de 1800, paraît Giulietta Guic-

/§ ciardi. Elle arrivait d’Italie h Elle était à peine

plus âgée que la Juliette de Shakespeare, et pas moins séduisante. Mais sa nature ne la destinait pas au tragique. Il n’y a qu’à voir sa jolie miniature qui date de ce temps 1 2, son malin minois, scs yeux vifs et certains de son pouvoir, sa belle bouche gourmande, son fin corps grassouillet, et qui se tient très droit. Elle n’a qu’à se montrer (elle le sait), tout de suite elle fait sensation, dans les salons de Vienne. Certaines petites remarques des cousines Brunsvik, non dénuées de malice, nous donnent à penser que « la belle Guicciardi », comme on l’appelle aussitôt à Vienne, les jette un peu dans l’ombre 3. Sur-le-champ, 1. Son père, le comte Guicciardi, venait d’être nommé, à Vienne, Hofrat à la chancellerie de Bohême.

2. Cette miniature, provenant de la succession de Beethoven, ppartient aujourd’hui au Dr. Breuning, de Vienne. 3. Correspondance des trois sœurs : — « Vous savez qu’elle s’entnd à se faire valoir., (dass sic sich geltcnd zu machtn verstehl... »)