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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

N eus y voyons Beethoven, en visite chez Giulietta, dans l’année qui suit le Testament de Heiligenstadl, et la petite coquette, trop sûre de ses attraits, qui se vante de lui avoir lavé la tète 1. Une autre lettre cle Joséphine Brunsvik, écrite au cours de l’été, confirme les visites de Beethoven dans la maison Guicciardi. Elles durèrent peut-être presque jusqu’à la veille du mariage avec Gallenberg (3 novembre 1S03) et du départ du couple pour Rome.

E«ntre temps, Pepi (Joséphine) regagnait dans le cœur de Beethoven la place que Giulietta lui avait

  • momentanément enlevée. « Der gôtlliche Beethoven »,

ainsi qu’elle le nommait, l’enchantait de sa musique, de ses quatuors, de son septuor, de ses sonates, de scs « divines variations ». Et c’était elle qui. jouait la sonate écrite pour Giulietta 1 2. Toutes les nouvelles sonates qui, en ce temps, 1. « ... J’ai parlé avec Beethoven... Je l’ai querellé là-dessns (ich zanhte ihn darübcr aus), il m’a tout promis... » C’est dans cette même lettre qu’elle parle de son « comte Piobert s comme d’un romantique héros, que son destin oblige à quitter l’ingrate patrie, « pour chercher à Naples le bonheur qui ne fleurit pas ici pour lui. » — Le fatal jeune homme n’oublia pourtant point d’emporter en voyage la plus belle flerir de Vienne. Mais la rose a ses épines... Le mariage ne resta pas longtemps heureux ; et les deux étourdis eurent, matériellement, beaucoup à souffrir. 2. Lettre de Pepi à Thérèse, 6 avril 1802, — où elles discutent sur le a con sordino » de la sonate,