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BEETHOVEN

Bruder !... » lui écrivait Beethoven, qui devait même, dans une lettre de 1812, attester que Franz était son seul frère, -— plus frère que ceux de son sang1.

On peut donc croire qu’un courant d’affectueux intérêt circulait régulièrement, par Franz, entre Beethoven et Thérèse ; et la joviale commission du 11 mai 1807 arriva à son adresse. Nous verrons, par la suite, que Beethoven reçut de Thérèse, non seulement « son beau portrait », mais un dessin allégorique où elle le représentait sous la forme d’un aigle qui fixe le soleil 1 2.

Mais ceci appartient à la période suivante, que nous réservons pour un prochain volume, avec la question de la fameuse Lettre de Beethoven « à VImmortelle Aimée »,

— puisqu’il est établi maintenant qu’elle est de 1812. Pour la période qui nous occupe, Beethoven et Thérèse commencent seulement à se découvrir, tardivement. Aussi bien, Thérèse commence à peine à se découvrir elle-même. Les années 1807 et 1808, où elle passe les étés à Karlsbad, sont pour elle une époque — la dernière — de joies et d’agitation mondaines. Elle a reconquis la santé. Elle voit assez souvent Beethoven, en ces années. Mais il semble que le souvenir de l’affection de Joséphine pour lui la domine encore. Le nom de l’un appelle dans sa pensée le nom de l’autre 3.

1. « Lob wohl, theurer Bruder, sey es mir, ich habe keinen, den ich so nennen kônnte... » (été 1812) Cf. Thayer. 2. Lettre de Beethoven à Thérèse, que celle-ci, heureuse et flattée, recopie dans une lettre à sa sœur Joséphine (2 février 1811). 3. Dans une lettre, qui figura à une vente récente (Berlin décern-