musique. Une ars nova, aussi touffue, aussi serrée, — vertigineuse et sûre — qu’une voûte gothique. Ce sont les memes envolées que déroule et que tient la main ferme de la raison géométrique, la science (instinctive ou consciente ?) des nombres, qui commande aux jeux enivrés de l’imagination.
De ce monument, dont nous allons contempler l’harmonie des masses et l’équilibre des poussées, qu’est-ce que l’esprit de Beethoven avait conçu d’abord ? D’après les esquisses, on voit qu’avant même d’avoir tracé le plan de cette partie, il avait déjà fixé la direction des modulations — (la couleur avant la ligne), — la tonalité où devait entrer le bel épisode lyrique :
Et, dès qu’il commence à dessiner son plan, encore informe, il fixe les fameuses dissonances : les deux premières mesures du thème principal, brusquement évoquées au travers d’un brouillard, un instant suspendues, et qui déchirent la nuée :
Cette magique rentrée dans la troisième partie, dont le heurt toujours étonne l’oreille et paraît à tant d’auditeura
