Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
257
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Chose incroyable : comme nous l’avons dit, en composant son premier morceau, Beethoven envisageait l’emploi des motifs principaux pour un chœur à quatre voix, en l’honneur de l’archiduc Rodolphe, à l’occasion de sa fête patronymique du 17 avril 1818[1] :

[partition à transcrire]

Ainsi, Beethoven n’avait pas conscience de l’œuvre monumentale qu’il allait architecture !’. Il fut longtemps à tâtonner, dans la composition du premier morceau, avant de se rendre compte du caractère que prendraient les morceaux suivants. Nous avons vu, par une lettre à l’archiduc, de janvier 1819, que les deux derniers morceaux, le magnifique Adagio et le grand Fugato final, lui sont venus (sind noch gekommen), comme par surprise et imposés par les volontés mystérieuses de l’esprit, alors qu’il en restait toujours à son idée congratulatoire du début ![2]

    — Mais, comme on voit, il s agit ici d’œuvres d’orchestre, que Beethoven veut que l’on pense orchestralement.

  1. Nottebohm, II, pp. 127-128.
  2. On se demande même s’il s’est rendu tout à fait compte de ce que l’esprit lui a dicté, quand on le voit, après que l’œuvre entière est écrite, le 19 avril 1819, dans une lettre à Ries, se montrer indécis sur l’ordre des morceaux, le laisser libre de placer l’Adagio immédiate-
17