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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/271

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

duisent en un grave et pur épisode (en ré majeur), au milieu du torrent de l’allegro fugué.

Tout cet été et cet automne sont une période de santé, force et plénitude. Son ouïe même paraît améliorée[1].

Mais l’action judiciaire, au sujet de la tutelle de son neveu, et l’humiliation furieuse qu’il endure[2], viennent en décembre le bouleverser[3]. Il en perd l’esprit.

Par bonheur, la sonate est alors terminée. Il n’aura plus qu’à la reviser et à y ajouter[4] les deux fameuses mesures qui préludent à l’Adagio.

L’œuvre parut, en septembre 1819, chez les éditeurs Artaria, à Vienne, et le canon écrit pour Schlesinger, le 21 septembre 1819 : — « Glaube und Hoffe », — escorte les premiers pas de la Sonate dans le monde.

  1. Une lettre du 25 septembre 1818 affirme que « jamais sa santé n’a été meilleure qu’à présent », et que « tous ceux qui le connaissent de près savent qu’il peut s’entretenir oralement avec tous, sans aune difficulté » (auf die leichteste Art). — Vers la fin novembre, il écrit au poète Josef Schreyvogel que, s’il a dû, à cause de sa maladie, cesser d’aller aussi souvent au théâtre, maintenant il se porte mieux, et il pourra y retourner davantage.
  2. Voir chapitre I.
  3. Lettres à l’archiduc, no 796 du 3me vol. de Kalischer (2me édition, 1911), et 1er janvier 1819 (t. IV, p. 1).
  4. Lettre à Ries, du 16 avril 1819 (p. 16 du t. IV de Kalischer). La première moitié de 1819 est orageuse (cf. lettres du 25 mai et du 15 juillet 1819), et les soucis ont des répercussions nouvelles sur la santé. Mais la sonate y a échappé.