Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
283
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

au début, où le p. n’est pas inscrit, — et à la fin, pour le passage au si bémol mineur du trio ;

2o Les deux accords ff. qui le coupent, par deux fois, au commencement, et où Vincent d’Indy voit un ressouvenir de la cellule première du premier mouvement de la sonate ;

3o La quantité de petits < > morcelés.

C’est un caprice de l’esprit, tourbillonnant et heurté, où se répondent, comme des appels dans la campagne, des sonneries de cor, un peu rauques et voilées.

Dans le trio en si bémol mineur, et dans le majeur corrélatif en ré bémol, la caractéristique est, avec l’emploi du motif en canon, les quatre grands flux et reflux de < > qui le traversent, — le premier, passant du mineur en majeur, mais d’une façon fugitive ; — le second, reprenant, mais en canon, le même chemin, du mineur au majeur, que cette fois il affirme, — le troisième, en route inverse, du majeur au mineur ; — le quatrième, réitérant, mais dans son reflux, se retirant jusqu’au pp.

C’est une ondulation sans arrêt, qui monte et qui descend, — des ombres qui courent et des plaques de soleil.

L’épisode presto à deux temps, au trot saccadé, conduit à un ff. que fouettent une suite de sf., s’abattant, du haut en bas de l’échelle, jusqu’au point d’orgue. La brusquerie, le style haché et les sursauts de ce fragment contrastent avec la fluidité du trio précédent.

Suit une cadence en fa, prestissimo, « en rafale », selon