Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 5.djvu/339

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et il serait sincère. Comme le ruisseau qui se précipite vers la rivière. Il ne court pas à elle. Il court à la mer. Et il lui faut cette transfusion de sang, son affluent, pour ne pas mourir avant, dans les sables… La bouche de Marc veut boire le sang de Assia… Soudain, cette bouche aux lèvres sèches se colla contre la paroi ; elle souffla :

— « Assia !… »

La plus fine oreille n’eût pu l’entendre. Quelques minutes se passèrent. Il répéta :

— « Assia !… »
plus fort… Silence de mort. Marc haït. Haït jusqu’à en perdre le souffle. Il retomba sur sa couche, les mains au cou, cherchant à arracher le nœud invisible qui l’étranglait… Puis, l’air revint, afflua. Avant même qu’il eût entendu, il avait vu… La porte s’ouvrit, la femme entra.