Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/117

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Depuis une quinzaine, ils ne savaient plus rien de ce qui se passait dans le monde. À Paris, on pouvait bien arrêter et condamner, à tour de bras. L’Allemagne pouvait faire et défaire les traités qu’elle avait signés. Les gouvernements pouvaient mentir, la presse injurier, et les armées tuer. Ils ne lisaient pas les journaux. Ils savaient qu’il y avait la guerre, quelque part, tout autour, comme il y a le typhus, ou bien l’influenza ; mais cela ne les touchait pas ; ils ne voulaient pas y penser.