Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

solliciter ses confidences ; mais c’était un emploi auquel il n’était pas habitué ; et d’ailleurs, le petit frère ne semblait avoir nul besoin de se confier ; avec une désinvolture nonchalante et narquoise, il regardait Philippe gauchement s’évertuer à lui tendre la perche ; et, les mains dans les poches, souriant, l’esprit ailleurs, sifflotant un petit air, il répondait vaguement, sans trop bien écouter ce qu’on lui demandait, — puis tout de suite, repartait dans ses propriétés. Bonsoir ! Il n’était plus là. On ne tenait que son reflet dans l’eau, qui fuyait entre les doigts. — Et Philippe, comme un amant dédaigné, sentait maintenant le prix et subissait l’attrait du mystère de ce cœur qu’il avait perdu.

La clef de l’énigme lui vint, par hasard. Comme il rentrait, le soir, par le boulevard