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Tauride, des scènes débordantes de musique passionnée, comme telles pages d’Admeto et de Orlando, où le comique et le tragique se mêlent, à la manière de Don Giovanni ; il a beau essayer ici de rythmes nouveaux[1], là de formes nouvelles : duo ou quatuor dramatiques, symphonie descriptive ouvrant un opéra[2], orchestration raffinée[3], chœurs et danses[4] : jamais il ne s’y tient ; dans l’opéra suivant, nous le trouvons revenu aux formes ordinaires de l’opéra italien ou allemand de son temps.


Encore pourrait-on dire que dans ses opéras, s’il variait toujours, c’est qu’il lui fallait s’adapter au goût toujours changeant du public de théâtre et aux chanteurs dont il disposait. Mais quand il laisse l’opéra pour l’oratorio, il ne varie pas moins. C’est un essai perpétuel de formes nouvelles dans le vaste cadre de ce théâtre en liberté, de ce drame-concert ; et un rythme instinctif dans sa création fait qu’au lieu que

  1. Le 5/8 dans Orlando, le 9/8 dans Berenice.
  2. L’introduction de Riccardo I représente un vaisseau qui aborde, par une mer agitée.
  3. Giulio Cesare : scène du Parnasse.
  4. Ariodante, Alcina.