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Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/109

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C’est la consolatrice abominable et fausse
De tous les affamés de voir et de sentir,
Et qui voudraient, plutôt que de s’anéantir,
Mêler le cauchemar au sommeil de la fosse.

Comme un sondeur têtu qui passerait ses jours
À plonger dans un gouffre indéfiniment vide,
Ainsi l’acharnement de cette pauvre Avide
Creuse la passion qui s’enfouit toujours.

Maniaque des Sens, Nonne de la matière,
Devant l’impureté sans cesse à deux genoux,
Elle offre au Mauvais Dieu qui n’est pas mort pour nous
Son vénéneux soupir en guise de prière.

La débauche est la sœur de l’ostentation,
Mais qu’elle ait un complice ou reste solitaire,
La Luxure hypocrite est fille du mystère
Et s’accroche en cachette à sa tentation.