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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/172

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lit. Le lustre de l’aventure s’effaça de ses fibres comme un vernis. Ce qui paraissait un premier élan vers le but, s’embroussailla de doute et de fièvre froide. Deux voies se profilèrent en relief, l’une vers l’amour, l’autre vers une longue et navrante amitié, une usure par l’estime et les petits dévouements, un rongement de la passion noyée sous l’infinité des contingences. Il conçut, très nette, la probabilité de l’avortement par les erreurs de début, par les « formes » qu’affecteraient les relations engagées, par toutes les menuités de l’attitude. Entre elle, l’indolente, et lui, le raide et timide, une fausse piste pouvait mener à une éternité de malentendus, à une impraticabilité indéfinie de convergence. En même temps, Noël savait ne pouvoir compter sur lui-même pour les actes rapides, il savait être condamné aux travaux de mine imposés par tant d’habitudes, par la sensation (toujours présente) de sa laideur, en sorte que tout resterait dépendre de très petits actes calculés très justes.