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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/185

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souvenirs aimés et des joies promises :

— Tu sais, cria le peintre, c’est pour lundi !

— Quoi ?

— La grande fête félibre, mon cher… une cérémonie comparable à celle de l’an dernier, avec Mounet-Suily… Ah ! ce peuplé entier qui se lève… cette marche triomphale à travers les plus belles villes du monde… ces fêtes du soleil… et ce soir dans l’immense amphithéâtre… le drame grec… dix mille spectateurs… un silence inouï… la splendeur du ciel de cristal… puis les mains tendues… les étreintes… les rugissements d’enthousiasme… et même tes vieilles grenouilles du Nord, tes critiques gelés qui pleuraient…

Son visage jaune charria l’enthousiasme, la surélévation de l’être devant ses préférences. C’était la minute poétique où il oubliait le tatillon et le féroce, où l’enfance, la race, la mémoire soulevaient les allégresses et rajeunissaient le monde.

— Je pars samedi… tu viendras voir