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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/186

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Luce quelquefois pendant mon absence ?

Noël, trouble, observait cette joie qui lui ouvrait du possible. Il y perdit haleine, le cœur congestionné comme devant un péril, puis battant à pleins coups de marteau, lui raucissant le larynx :

— Vrai, tu pars ?

— Si je pars ! Mais, c’est-à-dire mon pauvre vieux, que si tu assistais une seule fois à ces assises de notre race, tout faubourien que tu es et malade de la petite cochonnerie du naturalisme, tu serais emporté comme une coquille, tu sentirais s’envoler ton brouillard comme une toile d’araignée dans un ouragan… que tu en aurais la nostalgie, que tu pousserais un cri de gloire à chaque anniversaire, et que rien ne pourrait te barrer la route vers ce merveilleux soleil de la langue d’oc, l’ivresse sacrée des Mistral et des Aubanel, dont les œuvres dominent les petits excréments documentaires comme l’aigle domine le milan… comme le fleuve domine la mare…