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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/200

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reculé aux profondeurs du temps et de l’espace, comme le moqueur demain de la légende.

— Fini ! fini !

Monomanisée, cette conviction, il l’étendit obscurément aux ambiances : il parut que, par cette nuit, jamais il ne parviendrait à parcourir la route où traînait sa marche claudicante. Il se sentait enfoncer dans le néant ou la folie, comme une à une devant lui les constellations s’enfonçaient dans la croissance orageuse des nuages. Par instants, une réaction physique, le souvenir des lèvres tièdes, le galvanisme du désir calcinant et corrodant ses nerfs. Il s’arrêtait alors, étreignait la nuit fraîche, il lui semblait poser sa bouche sur la bordure tremblante des nimbus.

L’instinct le mena en haut de la pente, devant la ferme-auberge. Là, les bras sur la poitrine, il prévit quel cercueil allait être sa chambre, quels étouffements et quels affres « d’attente, » quelle horreur de sa