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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/237

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— de la mort de très petits poissons de rivière dans un bol à soupe. Leur agonie se diagnostiquait par moins d’ardeur à fuir, lorsque Noël les taquinait d’une barbe de plume, par une obstination à se tenir à la surface de l’eau. De longues heures avant les affres finales s’alentissaient leurs nageoires, leur course devenue pesante et tardifs leurs virements. Ils semblaient pâlir, une translucidité bleuâtre par-dessus les yeux pareils à des bagues minuscules de nickel autour d’un cercle d’obsidienne. Bientôt, au moindre remous perdent l’équilibre, ils chaviraient, ils culbutaient. Puis, des acrobaties verticales pour se maintenir à la surface, chez les uns des bonds galvaniques, chez les autres une ascension lente, mais fatalement ils renfonçaient, renfonçaient. Enfin, sonnait la minute terrible, le débattement débile, les bonds avortés, et la raideur des bestioles, le ventre de nacre apparu au lieu du dos de lichen noirâtre…

Servaise, dans ses ressouvenances, déjà