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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/275

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baisers. Mais l’appréhension le vainquit, le tordit, le rendit aux tortures. Il serra les maxillaires, mordant et broyant les soupirs accourus de sa poitrine.

— Quoi donc ? fit Luce.

Sans répondre, détournant la tête, il aurait voulu aboyer. Elle, lui sentant trembler les bras :

— Qu’as-tu ?

La honte de sa chair, de l’héritage de sa race, le tint là, compliquant des mensonges muets, rêvant que tout serait plus avouable que son mal. Un accès le vainquit, la tête contre l’épaule de Luce :

— Je souffre !

Le besoin de la confession, la volupté noire de tout dire à un autre être et surtout à la femme, lui fit balbutier, à voix toute basse, ses tortures, la genèse de ses maux. Elle, silencieuse, ne détesta point cette confidence, fut à lui davantage, prise de l’attrait qu’elles ont pour l’infirmité, étrangères aux faciles répugnances des mâles. Ses bras