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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/282

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lumière des chambres. Leurs tête-à-tête étaient brefs, d’une suavité miséricordieuse, chacun ayant compassion de l’autre. De là des paroles étonnamment « lointaines », des dialogues empreints de solennité fantastique. Les yeux magiques de la femme, dans les demi-ombres, le frôlis des vêtements confondus avec le bruit d’ailes d’insectes des confidences, la pâleur des chairs peintes comme sur des toiles de visionnaires, tout reculait, tout s’approfondissait, tout se teignait de la « fin du monde. » Le baiser les rapprochait lentement, peureux, sans lourdeur charnelle.

Leurs mains étreintes laissaient une caresse de lins antiques. La pénétration des senteurs médicamenteuses, atténuées de chambre en chambre, « cloîtrait » la demeure. Un beau étrange sourdait d’elle, lié à l’obsession de « surface, » créait une Luce aux deux tiers immatérielle. Leurs promesses s’éparpillaient comme des akènes laineuses sur les ravins de septembre. De vieilles phrases, sur un ton de plain-chant,