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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/286

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tion d’inéquilibre de « fin de monde », C’était quelque tourmente dense où des membres humains coulaient sous de formidables canons à six roues, aux frontières de villes de métal, aux mâchoires de cordillères et d’andes mordant des lambeaux d’éther. Puis, le demi-calme, l’après-sommeil de la crise, la stupéfaction de l’éveil…

Il lui arriva pourtant un bonheur pareil à celui de l’autre hiver : un jour le calcul passa. Il eut soudain devant lui des mois, peut-être des années de trêve. L’orgueil de vivre repalpita dans ses artères. Ému de surprise à la relecture de ses manuscrits, il vit s’évaporer la morosité de fin du monde. Le normal rentra dans lui par grandes vagues. Le balancement morbide entre les obsessions alternatives de surface et de creusement se refondit dans la notion moyenne des trois dimensions.

En même temps, sa résignation amoureuse se pulvérisa. Il fut pétri d’une appétition puissante de liberté dans la tendresse,