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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/316

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séculaires, câbles rouilleux, écorces en proie aux cryptogames, vieux ormes vides de moelle, poussières des forêts emportés par les vents d’octobre. Un confus plain-chant entrecoupait ces perspectives mortuaires, d’anciens répons d’église qu’il découvrit avoir dû naître d’une cloche de vespres qui sonnait sur le faubourg :

— Quelle misère !

Enfant sceptique, nourri de gouaille faubourienne, de bonne heure il avait fait risée du culte, avec pourtant des fragments demeurés, paroles latines, nefs terrifiques au soir tombant, nuits de Noël resplendissantes, affres noires de la Toussaint. Il y songea dans son labyrinthe de mélancolie, revit sa mère. Elle circulait dans une cuisine minuscule, à travers une abondance extrême d’instruments culinaires, un peu maladroite et casseuse, âme fantasque aux remous de colère, de tendresse, de demi-folie intermittente, adorable les jours où Noël avait la fièvre.